On ne se lasse pas de rappeler la frénésie d’achat d’or des banques centrales en 2019. Une augmentation de 12% entre janvier et septembre selon le World Gold Council ! La démarche de la Russie reste particulièrement intéressante car le pays de plus en plus habité par une motivation quasi obsessionnelle d’indépendance, ne cesse de chercher des moyens de se libérer de la monnaie de réserve internationale qu’est le dollar.
Depuis 2014 il s’active à réduire son portefeuille d’obligations américaines, il n’en détient plus que 50% aujourd’hui et cela reste tout de même conséquent … En 2013, il devient pour la première fois de son histoire, le leader en matière de consommation d’or, délogeant sans scrupule aucun, la Chine. En décembre dernier, la Banque centrale russe a acheté 159 tonnes ramenant ainsi ses réserves à 2270,56 tonnes. Le pays occupe aujourd’hui la 5ème place devant la Chine (1 936.50 tonnes), derrière la France (2.436 tonnes), l’Italie (2.452 tonnes), l’Allemagne (3.370 tonnes) et les États-Unis (8.133,5 tonnes).
L’aventure ne s’arrêtant pas là, ce beau pays du Caucase, déjà 3ème producteur mondial, souhaite augmenter ses capacités d’extraction d’or de 50% d’ici 2027 et de 100% d’ici 2030 pour tenter ainsi de gratter la seconde place du podium et devancer une nouvelle fois l’Empire du Milieu ! Des régions riches en métal précieux telles que la ville d’Irkoutsk en Sibérie centrale, ou encore les régions d’Amur et de Madagan, un port maritime de Sibérie orientale, seront spécialement convoitées.
Certes la Russie craint, mais la Russie se protège ! Il ne s’agit pas seulement d’un hasard du calendrier, mais principalement d’une volonté farouche à maintenir une autonomie ô combien indispensable pour un peuple qui se veut souverain ! Dans toutes ces « turbulences », Poutine aurait-il trouvé le bon ton ?